L’eau, vitale pour les habitants et leurs animaux

A Tagoudoum, il y a deux puits et un forage :

  • un puits pastoral datant de 1953, pour les éleveurs de passage et à l’écart du village
  • un puits pour le village
  • un forage d’alimentation en eau potable, doté d’une pompe avec un groupe électrogène, un château d’eau de 30 m3  et un réseau alimentant quelques bornes fontaines et 3 abreuvoirs.

Fin 2016, la situation était catastrophique, les habitants n’avaient plus d’eau potable, et quasiment plus d’eau du tout :

  • Malgré plusieurs interventions inefficaces, le forage n’était plus en état de marche.
  • L’eau du puits pour le village, largement utilisée, est difficile à tirer (90 m de profondeur, utilisation d’ânes et de cordes), mais surtout elle n’est plus potable.

Les fonds récoltés en 2016 ont permis de le nettoyer le fond du puits et de construire une margelle qui empêche animaux et déchets de tomber.

Le puits du village remis en état
Buffles et ânes retirent du puits le sac dans lequel l’eau est récupérée, à 90m de profondeur

C’était bien, mais pas suffisant !

Remettre en fonctionnement le forage de Tagoudoum a paru absolument nécessaire.

Ce forage était sans cesse en panne. Plusieurs interventions de l’Etat, dont le changement complet du moteur de la pompe, sont restées vaines. Ce devrait être pourtant la meilleure (en qualité et en quantité) alimentation en eau du village : la nappe, très profonde, est abondante, pure, et se renouvelle.

Doutchi Mahamane, président d’AET, a pu mettre en contact l’ingénieur hydraulique d’Agadès Hama Seini avec Claude Boulard, spécialiste des questions hydrauliques et électriques en Afrique et responsable de l’association 09 Cameroun. L’ingénieur s’est déplacé à Tagoudoum, et la fuite a pu être détectée par téléphone : plusieurs heures d’échanges, et une grande confiance mutuelle ont permis de diagnostiquer la panne, assez facile à réparer. Les habitants de Tagoudoum, aidés de villages voisins, ont sorti les 90 m de tuyau permettant d’accéder à la pompe, et les techniciens ont colmaté la fuite. Belle réparation. 

La distribution de l’eau

Il y a donc maintenant de l’eau de bonne qualité aux 5 bornes fontaines du village, chacune tenue par une fontainière.

Un comité de gestion a été installé, qui doit assurer la maintenance (des formations doivent être prévues) et faire payer l’eau puisqu’il faut prévoir une réserve d’argent pour le fuel et l’entretien : 25 FCFA pour le bidon de 25l, 25 FCFA pour abreuver une vache, un chameau ou un âne, 15 FCFA pour une chèvre ou un mouton. Chaque mois, est établi un relevé des dépenses (achat de fuel, réparations) et du produit de la vente de l’eau.

Le compteur qui ne fonctionnait plus a pu être remplacé au bout de 18 mois, et une pièce du groupe électrogène qu’il a fallu aller chercher au Nigéria en janvier 2020.

Constitution du Comité de gestion de l’eau

Une fois le forage remis en marche, reste la question du coût de son fonctionnement et de la quantité d’eau qui est prélevée et rendue disponible pour les habitants (la nappe dans laquelle puise le forage de Tagoudoum est renouvelable, ce qui fait que le problème de son épuisement ne se pose pas). De l’eau en abondance permettrait de développer l’activité de maraichage.

Actuellement, l’énergie est fournie par un groupe électrogène, qu’il faut entretenir et alimenter en gazole, qu’il faut acheter et transporter jusqu’à Tagoudoum. Le Niger est l’un des pays où l’ensoleillement  est le plus important : c’est une évidence que les panneaux photovoltaïques doivent remplacer le fuel, cher et compliqué à apporter. L’énergie solaire permettrait d’utiliser le groupe électrogène à d’autres usages.

Ce forage appartient à l’Etat, mais il a été établi avec les autorités compétentes que la gestion en était confiée au village de Tagoudoum et que AET France-Niger était autorisée à concevoir – et financer ! – un nouvel équipement pour utiliser ce forage.